Quelque deux millions de mètres cubes d'eaux usées, soit environ 3 % de
la production annuelle de la ville de Dakar, sont réutilisées chaque
année dans l'agriculture urbaine pour l'irrigation des parcelles des
Niayes de Pikine, selon une étude portant sur l'agriculture urbaine.
Sur 850 maraîchers exploitant une surface totale emblavée d'environ 50
hectares, 160 utilisent des eaux usées comme source d'approvisionnement,
rapporte l'étude axée sur les bonnes pratiques de l'utilisation saine
des eaux usées dans l'agriculture urbaine. "Ceci correspond à 16 hectares, soit environ 32 % de la surface totale irriguée à Pikine", précise le document.
Principal site d'utilisation des eaux usées dans l'agriculture urbaine à Dakar, Pikine "réutilise
annuellement environ 2 millions de mètres cubes, soit environ 3 % de la
production annuelle d'eaux usées de la ville de Dakar pour l'irrigation
des planches". Outre le site de Pikine, celui de la Patte-d'oie
comptait en 2005 autour de sept agriculteurs utilisant les eaux usées,
soit 160% sur une superficie de 12 hectares et environ 6 % de la surface
totale irriguée. "Aujourd'hui, il n'en compte presque plus du fait
de la campagne de récupération des eaux usées brutes organisées par
l'Office national de l'assainissement du Sénégal – ONAS, pour optimiser
le fonctionnement de la station d'épuration de Cambérène", relève
l'étude. L'utilisation des eaux usées dans l'agriculture urbaine est une
pratique très répandue à travers le monde. Elle a pour but de combler
le déficit en eau de bonne qualité des zones urbaines ou arides. Les
surfaces irriguées par des eaux usées de par le monde sont estimées à 20
millions d'hectares.
L'étude a été dirigée par l'architecte-urbaniste et chercheur à Enda
Tiers-monde Malick Gaye et le Dr Seydou Niang, chercheur à l'Institut
fondamental d'Afrique Noire.
Agence de Presse Sénégalaise (Dakar) – AllAfrica 10-04-2012